Par la suite, à l'âge de 11-12 ans (au tournant des années 2000) mon cousin me fait découvrir des bandes dessinés plus adultes. Ce seront le génial scénariste Jean Van Hamm (avec XIII, Largo Winch, Thorgal, le Grand Pouvoir du Chninkel et les Maîtres de l'Orge), l'inestimable Hermann (découvert avec Jeremiah puis approfondie avec sa série Les Tours de Bois-Maury et ses nombreux one-shots), et enfin les palpitantes aventures du lieutenant Blueberry qui me feront entrer de plein pied dans cette autre part de la bande dessinée francophone. J'ai ensuite enchaîné avec pas mal de classiques : le Corto Maltese de Hugo Pratt (ainsi que ses albums indépendants), l'oeuvre de Jacques Tardi (Adèle Blanc-Sec, Le Cri du Peuple, de nombreux one-shot), d'Enki Bilal (la Trilogie Nikopol, Mémoires d'Outre-Espace, Partie de Chasse), et de Baru (L'Autoroute du Soleil, Les Années Spoutnik, Quéquette Blues...) pour ne citer que les plus importants.
J'ai par la suite commencé à prendre mon envol dans la découverte du 9e Art et à m'intéresser de plus près à la "Nouvelle Bande Dessinée", ces auteurs venant de l'édition indépendante ou s'en inspirant. Donjon sera mon premier pas dans cette autre bande dessinée, suivit d'auteurs comme Christophe Blain (Isaac le Pirate, Gus, le Réducteur de Vitesse), Lewis Trondheim (Lapinot, Désoeuvré, Les Carottes de Patagonie), Dumontheuil (Big Foot, le Roi Cassé), Jason (Attends, Chhht...), Manu Larcenet (Le Combat Ordinaire, La Ligne de Front...), Gipi (Notes Pour Une Histoire de Guerre, Ma Vie Mal Dessinée...), Winshluss (Pinocchio, Monsieur Ferraille), Riad Sattouf (Les Pauvres Aventures de Jeremie, Retour au Collège, Pascal Brutal...), etc...
Quant au reste de la BD franco-belge, citons notammant Alain Ayrolles avec ses incroyables séries De Capes et De Crocs et Garulfo, l'inénarable Moebius (Le Garage Hermetique, Arzach, Inside Moebius), Marc-Antoine Mathieu et son extraordinaire Julius Corentin Acquefacques (sans parler de ses one-shot), le dieu mondial de l'humour Marcel Gotlib et ses adroits sujets Edika et Tronchet, ainsi que les géniales séries Blacksad, Le Troisième Testament, Aldébaran, Universal War One, L'Epervier, Azrayen, La Caste des Meta-Barons, Inner City Blues, Nemo, Les Eaux de Mortelune, Léon-la-Terreur, Le Marquis d'Anaon, Soda, Kogaratsu, La Saison de la Couloeuvre, Les Cités Obscures, Lincoln...
Bon... voilà pour le franco-belge, comme on l'appelle. Partons maintenant pour le Japon.
Comme pour beaucoup je fus sensiblisé aux mangas par le biais des dessin animés japonais reprenant les versions papiers. Et comme toute ma génération Dragon Ball me marqua au plus au point. La lecture de la série en album suivit donc rapidement, aux alentours de 7 ans (je ne finis par réussir à lire la totalité des volumes que (quasiment) 10 ans plus tard). Puis plus rien jusqu'à ce que vers 2001 je découvre Dr. Slump et Noritaka (une claque). Par la suite j'ai essayé pas mal d'autres séries mais reste un analphabète en matière de mangas, en particulier le shonen (beaucoup m'ont déçu), même si quelques titres m'ont vraiment accrochées, en particulier Evangelion, GTO, Coq de Combat, et Love Hina.
Reste néanmoins mon petit panthéon des auteurs japonais, plus proches de la création d'artiste que du mainstream (que je ne dénigre pas pour autant) : aux côtés de l'immense Akira Toriyama on y trouve l'efficace et inspiré Katsuhiro Otomo (Akira, Domû), le maître Osamu Tezuka (L'Histoire des 3 Adolf, Kirihito), le virtuose Taiyo Matsumoto (Amer Beton), le très juste Ino Asano (Le Champs de l'Arc-en-Ciel, Le Quartier de la Lumière, Solanin), et le psychédélique Keichi Koike (Ultra Heaven). Des auteurs dont j'apprécie les oeuvres au plus haut point. Il y a quelques années j'y aurai adjoint Jiro Taniguchi mais en le relisant plus récemment le caractère trop mièvre de ses productions m'a assez gêné.
La francophonie, le Japon... et les anglo-saxons. Le Comics.
Pendant longtemps tout ce pan de la bande dessinée m'est resté inconnu, demeurant une sorte de masse incertaine, un peu flou, que je dénigrais sans connaître. Bien sûr j'avais eu quelques contacts, des épisodes de Hulk par Peter David et Dale Kewon quand j'étais tout gosse, un petit Strange feuilleté ici ou là, l'hilarante série Calvin & Hobbes, la baffe que j'ai pris avec le Maus d'Art Spiegelman, la grosse claque que m'a mit la saga Hard Time de la série Hellblazer, la gigantesque claque que je reçu de Chris Ware avec Jimmy Corrigan... et voilà. C'était tout.
Puis un beau jour de l'été 2007 j'entre dans une librairie d'occasion. Un stand de comics. Je jette curieusement un coup d'oeil, me disant "tient, et si y'avais le Hulk de quand j'étais mino". Bingo. Le Hulk de Peter David était là. Je regarde un peu le reste de ce qui est proposé, et m'informe un peu sur le net. Je tombe sur Civil War, l'énorme cross-over de la firme Marvel, et en 2-3 mois j'achète tous les fascicules mensuels qui s'y rattachent. Jé dévore, j'adore. C'était fait, Marvel m'avait conquis, et une galaxie s'ouvrait à moi : le magistral Daredevil de Bendis et Maleev, l'immense série Ultimates de Mark Millar et Bryan Hitch, le génial titre Astonishing X-Men par Cassaday et Whedon, les albums de Hulk Futur Imparfait (Peter David et Georges Pérez) et Hard Knocks (Bruce Jones et Jae Lee), les Thunderblots de Warren Ellis et Mike Deodato, le cross-over mutant Messiah Complex, Old Man Logan, le Requiem du Silver Surfer, 1602...
Avec ça, tout le reste de la bande dessinée anglo-saxonne mainstream me tendait les bras. Et en particulier Frank Miller (Sin City, 300), Brian Azzarello (100 Bullets avec Eduardo Risso, Joker avec Lee Bermejo, Hellblazer- Hard Time avec Richard Corben), l'immense Alan Moore (From Hell, Swamp Thing, Top Ten, Watchmen), plus les séries Bone, Preacher, Hush (Batman), Echo...
Sans oublier... les indés. À côté de l'inénarable Chris Ware (Jimmy Corrigan, Acme, Quimby the Mouse) et d'Art Spiegelman (Maus) que j'ai déjà cité plus haut, on trouve le pathétique Joe Matt (Le Pauvre Type, Les Kids), le névrosé Robert Crumb (Mes Problèmes avec les Femmes, Les Aventures de R.Crumb...), l'étrange Daniel Clowes (Ghost World, Eightball, Pussey), et l'intéressant Joe Sacco (Gorazde, The Fixer), pour ne citer que les essentiels.
Bref... voilà voilà, vous en savez désormais un peu plus sur mes goûts en matière de BD, même si la liste d'albums cités n'est pa exhaustive. Heureusement il me reste encore à découvrir. Encore énormément à découvrir.
manu, Posté le lundi 05 novembre 2007 13:37
Salut. J'ai pas mal de goûts communs avec toi! Ceci dit, as tu déjà lu des albums de Bourgeon (Passagers du vent, Compagnons du crépuscule ou Cycle de Cyann) et Loisel (Peter Pan, la Quete de l'oiseau du temps)? Il ne me semble pas les avoir vus dans ta liste, et je suis prêt à parier que tu aimerais.